Il n'est pas toujours facile de se laisser porter par le vent et d'attendre que les courants vous mènent là vous souhaitez aller, pourtant il est souvent plus sage d'accepter temporairement de lâcher prise que de se débattre et s'épuiser vainement pendant un long moment.
Sur votre chemin, il y a des ruptures, des décès, des engueulades, des déceptions, des rancœurs, des trahisons, des blessures. Tous ces couteaux dans le cœur vous meurtrissent et vous vous révoltez, vous vous débattez, vous refusez de tomber sans une lutte acharnée contre ces injustices qui vous semblent monstrueuses. Et vous vous épuisez. Contre l'inéluctable. Vous perdez vos forces dans le refus de cette situation alors qu'elles pourraient vous être bien plus précieuses dans votre reconstruction. Vous vous fatiguez à ressasser les scènes dix fois, alors qu’il vous faudrait le courage et l'énergie d'imaginer la scène d'après.
Tous ceux qui sont déjà allé se baigner dans le sud-ouest le savent : quand vous êtes pris dans une baïne, faire la planche et attendre qu'elle vous ramène sur le rivage est le seul moyen de survivre. Cela ne veut pas dire qu'il faut renoncer et ne rien faire, parce que se maintenir la tête hors de l'eau sans paniquer demande une maîtrise de soi et une confiance en sa capacité à tenir assez hors norme que le renoncement ne permet pas, mais cela veut simplement dire que l'inertie ou l'acceptation temporaire est parfois la meilleure option.
Et autour de vous, si vous êtes attentifs, vous découvrirez des gens capables de vous apaiser et de vous aider à voir Après, des gens aimants qui vous aideront à canaliser toute cette émotion dévastatrice en une énergie positive qui vous permettra d'avancer, d'aller plus loin, d'aller au-delà de votre souffrance et qui vous permettront d’aller sur ce rivage calme et serein qui vous attend un peu plus loin. Des gens qui vous tranquilliseront par leurs paroles réconfortantes mais qui sauront vous secouer les puces, qui vous feront rire en extrapolant jusqu’au ridicule la situation, qui juste vous diront d’arrêter de ressasser et vous changeront les idées en vous parlant d’autre chose, qui vous épauleront et qui vous aideront à vous relever quand vous aurez l’impression d’être à terre.
Il y a des moments où vous ne pouvez qu’accepter les choses telles qu’elles sont, où vous ne pouvez que continuer et faire avec. Mais quand vous êtes dans un moment comme celui-ci, regardez autour de vous, il y a des gens qui sont là pour vous, qui vous épaulent et qui ne vous laisseront pas gérer ce moment sans eux. Des gens qui vous aiment et qui accepteront votre mal-être, vos larmes et votre chonchonitude un moment, et qui après vous diront qu’il faut avancer et que vous êtes un chêne et pas un saule pleureur bordel !
Comme disait mon ami Albert, « La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre. »
Vous verrez, vous retrouverez votre stabilité et votre sourire, et là vous pourrez leur dire : t'avais raison, merci.
