Mlle Miroir d'Equinoxe
Les émotions, les Autres et vous
Dernière mise à jour : 9 avr. 2021
Tous les jours, vous traversez plusieurs états émotionnels, certains plus fugaces que d'autres, et avec plus ou moins de confort selon le moment où, et les personnes avec qui, ces émotions s'expriment. C'est la vie. C'est peut-être même ça la vie, les interactions, les émotions générées par ces interactions, et ce que vous en faites ensuite (des émotions, pas des interactions. Quoique...).
Parfois ces émotions fugitives se transforment en sentiment durable, limitant ou énergisant, mais la plupart du temps une bonne crise de larmes, une gueulante ou un fou rire incontrôlé se suffisent à eux mêmes et ne nécessitent pas d'en faire tout un plat. N'est-on pas censé justement exprimer ce qu'il fait du bien d'exprimer, pour éviter l'effet cocotte minute ou la psychosomatisation ?
Alors expliquez moi donc pourquoi, POURQUOI bordel de merde, quand on exprime sa joie, sa tristesse, son amour, sa colère, vous partez du principe que celui qui exprime est faible / incapable de gérer / demande de l'aide ? Vraiment ça m'échappe et ça finit même par me heurter ce paradoxe à la con qui veut que vous soyez à la fois associé à vos émotions mais quand même dissocié de leur expression pour avoir l'air solide, et j'utilise sciemment "avoir l'air", parce que finalement n'est ce pas la plus grande force de quelqu'un que d'être entièrement aligné à tous les niveaux de lui même ? Pourquoi donc ce raccourci merdique entre une émotion exprimée et l'hypothétique faiblesse qui serait d'y rester coincée et de transformer l'émotion en sentiment ?
Vous ne pouvez pas changer le regard de l'Autre ni même sa pensée sur vous. La seule chose que vous pouvez faire, c'est décider de ce qui est important pour vous. Accepter vos émotions et la manière dont elles s'expriment, à savoir parfois débordantes, d'autres fois entièrement muettes, et la plupart du temps à la juste mesure de ce qui vous convient, ou subir la dépendance du regard de l'Autre et s'obliger à moduler et à taire ou même à exprimer, pour satisfaire l'Autre qui lui, au passage, ne se soucie que peu de ce qui vous convient à vous...
Exprimer vos émotions, c'est un droit. Peut-être même un devoir. Même si cela n'arrange pas l'Autre, même si l'Autre y voit ce qu'il a bien envie d'y voir, même si l'Autre ne voit QUE ce qu'il a bien envie de voir.
Soyez vous même, et tant pis si ça pique, parce que l'essentiel c'est que vous soyez, vous, conscient de la puissance de l'énergie que vous savez mobiliser quand vous en avez besoin.
Pleurez, râlez, riez ! C'est la vie !
