Mlle Miroir d'Equinoxe
La liberté d’être soi
Vous avez une image de vous-même qui est clairement définie dans votre tête. Réaliste ou non, sympathique ou non, dévalorisante ou non, quelle que soit la manière dont vous vous percevez, vous savez mettre des mots sur ce que vous pensez être vous. Et si parfois vous avez du mal à définir ce que vous êtes, vous savez au moins dire ce que vous n’êtes pas, ce qui est déjà pas mal.
Entre votre croyance de vous-même et la réalité, il y a toujours au moins un petit fossé. Il est difficile d’être objectif lorsque vous parlez de vous, et souvent vous oubliez d’être indulgent et bienveillant avec vous-même. Et finalement, peu importe ce que pensent les autres de vous (sauf s’ils ont tous envie de vous coller des tartes, auquel cas un peu de remise en question me semble indiqué), le plus important à mon sens est bien ce que vous, vous pensez que vous êtes.
Et puis un jour, vous êtes mis concrètement face à une situation inattendue, et vous découvrez que vous n’êtes pas tout à fait celui ou celle que vous pensiez être. Vous pensiez être solide et vous réalisez que vous avez perdu tous vos moyens. Vous pensiez être fragile et vous vous découvrez des ressources défensives inattendues. Vous pensiez être amoureux et vous réalisez que ce n’est pas ce qui vous lie à l’Autre. Vous pensiez être solitaire et vous prenez conscience du nombre de personnes prêtes à vous aider. Vous pensiez avoir dépassé ce traumatisme et vous vous mettez à pleurer quand une madeleine pourrie de Proust vous saute au visage…
La lumière se fait dans votre tête, et vous prenez conscience de ce que vous êtes vraiment. Ou de ce que vous n’êtes pas. Cela vous semble dur, mais en réalité, c’est bénéfique.
Votre fausse croyance de vous-même vous bloquait dans une impasse un peu sombre et lugubre, et vous venez de voir un éclat de lumière : un bout de lune fait scintiller la poignée dorée d’une petite porte dérobée qui se cachait sous le lierre, là, juste devant vous. La clé pour avancer se trouve dans votre poche, et maintenant que vous savez enfin ce que vous êtes vraiment, ce qu’une partie de vous est vraiment, vous pouvez avancer, en toute liberté.
Parce qu’à mon sens, on ne peut avancer dans la bonne direction en se basant sur des fausses indications, en suivant les mauvais panneaux (oui, j’en suis à la 3e image différente, mais ce n’est pas grave, vous avez l’habitude). Même quand vous faisiez semblant, vous saviez tout au fond que ce n’était qu’un leurre. Vous êtes désormais libre d’aller où bon vous semble et de suivre les bons panneaux, de choisir le chemin ou la route qui vous inspire, et même de faire une pause si cela vous semble opportun.
Maintenant vous savez. Maintenant vous pouvez vraiment avancer. Soyez bienveillant envers vous, vous avez désormais la plus belle des qualités : vous êtes libre d’être vous-même.